Aujourd'hui, cela fait 2 mois tout pile. Il y a 2 mois, j'étais heureuse... J'étais au boulot, en train de parler avec toi sur icq, qui fonctionnait, alors que c'était rarement le cas à ton boulot.
Je pensais aux vacances qui commençaient le soir même, je t'ai même engueulé parce que tu étais malade, tu avais mal à la gorge, et je t'ai dit que tu devrais aller chez le médecin pour ne pas nous gacher les vacances. J'étais loin de me douter que le soir même, tu allais nous quitter, et que toute cette insouciance, tous ces petits moments de bonheur, que nous avions connu les derniers temps, étaient les derniers.
Je me disais que j'étais bien, que tout s'arrangeait pour nous, maintenant que la maison était construite, qu'il faisait beau, qu'on reprenait contact avec nos amis, qu'on recommençait à sortir. On s'aimait très fort, et tu n'avais pas besoin de le dire. Tu disais que les preuves d'amour, c'est mieux que les mots, d'ailleurs, ca me fait penser à une chanson de Bénabar, qui me faisait bien rigoler.
Des preuves d'amour, tu m'en as donné des milliers. Parfois je me dis que moi, je ne t'en ai pas donné assez, que je ne t'ai pas assez montré que j'étais là et que j'aurais toujours été là pour toi. Tu disais que tu le savais...
Ca fait mal... Tous les jours un peu plus... parfois je passe une meilleure journée que les autres mais de plus en plus, je m'enfonce dans cette douleur qui n'en finit plus et que je n'arrive pas à exprimer, à expliquer. Je sauve la face. Et même quand j'essaye d'en parler, avec Sylvie, ou avec ma mère, ca reste coincé. Je ne suis pas claire et elles me répondent qu'elles sont là, et que je leur fais peur. Ce n'est pas le but, mais c'est vrai qu'il y a des jours, et même tous les jours, où je me dis que sans toi, je n'ai plus de raison de me battre, de continuer, d'avancer...
Je ne devrais pas dire ca, mais même notre bonhomme, que j'aime par dessus tout, me semble une contrainte par moments. Toi qui l'aimais tant... Tu t'en occupais si bien, mieux que la plupart des papas, mieux que moi, même... un père modèle, sur lequel je prenais exemple et que j'essaie de compenser, du mieux que je peux, sans y arriver...
J'arrête parce que je suis au travail et que je sens les larmes monter, je ne veux pas qu'ils me voient comme ca.... Je pleure à l'interieur...